Le vote d’un budget primitif est toujours un moment important pour une collectivité car il permet de traduire, sous forme budgétaire les grandes orientations des politiques publiques.
Ce budget primitif 2018 s’inscrit dans la droite ligne de notre stratégie financière établie depuis le début de la mandature. Celui-ci réussit à nouveau à conjuguer le développement de services publics utiles aux Parisien.ne.s, les investissements d’avenir pour que Paris renforce sa place de capitale innovante, solidaire et durable, tout en faisant preuve de sobriété sur ses dépenses de fonctionnement.
Cette gestion rigoureuse des dépenses de fonctionnement nous permet de poursuivre la mise en œuvre de notre projet pour Paris tout en poursuivant notre engagement de ne pas augmenter les impôts, mesure forte pour le pouvoir d’achat des Parisien.ne.s.
Malgré l’annonce de l’arrêt de la baisse des dotations de l’Etat, le budget primitif 2018 a été préparé dans un contexte à la fois incertain et fortement contraint. Incertain puisque la loi de programmation des finances publiques qui fixe le nouveau cadre budgétaire des collectivités n’a été adopté qu’après le vote du budget primitif par le Conseil de Paris. Contraint ensuite car ce nouvel encadrement budgétaire impose aux collectivités une règle d’or renforcée avec d’une part la limitation de l’évolution de leurs dépenses de fonctionnement à 1,2 % en moyenne nationale et le plafonnement d’autre part de la capacité de désendettement.
Cet encadrement de la trajectoire budgétaire parisienne va faire l’objet d’une contractualisation avec l’Etat dont les termes sont en cours de négociation. Notre collectivité sera très vigilante à la juste prise en compte des dépenses imposées aujourd’hui par l’Etat pour qu’elles ne soient pas prises en compte dans la norme d’évolution.
Ce budget constitue la quatrième année de mise en œuvre du Programme d’investissement pour la mandature (PIM). Cela se traduit par l’inscription de 1,4 Md€ d’autorisations de programme. Ce sont ainsi près de 80% des 10 Mds d’euros du PIM qui sont aujourd’hui engagés. Ces autorisations de programme sont l’expression de nos grandes priorités politiques et vont servir à répondre aux besoins quotidiens des Parisiens. En crédits de paiement, l’inscription de 1,69 Md€ permettra le lancement de nouveaux projets, la continuité ou l’achèvement de projets déjà lancés. Ces crédits permettront également l’entretien de notre patrimoine et de nos équipements, avec le souci permanent de rechercher les solutions les plus sobres et efficaces.
Nous assumons le choix ambitieux de continuer d’investir pour préparer Paris aux défis de demain. Cet effort d’investissement témoigne également de notre engagement en faveur de l’emploi. L’investissement reste en effet la clé pour pérenniser l’emploi et l’attractivité de notre ville en permettant la création de 30 000 à 50 000 emplois par an, tout en améliorant le cadre de vie des Parisien.ne.s.
Nos dépenses de fonctionnement sont maîtrisées grâce à des mesures de bonne gestion. Ainsi les dépenses de fonctionnement, hors dépenses de péréquation et hors effet périmètre lié à l’évolution du Statut de Paris, progressent, de +0,7 %, soit sur un rythme inférieur à celui de l’inflation prévisionnelle prévue pour 2018 (+ 1,1%).
Les différents leviers mobilisés en dépenses permettent de présenter un budget équilibré, sincère, et qui ne dégrade pas le niveau de services fournis aux Parisiens. Les économies que nous réalisons sont le résultat d’un réexamen systématique de nos champs et modalités d’intervention afin d’accroître l’efficacité de nos politiques publiques et d’allouer aux mieux les moyens au service des Parisien.ne.s.
Paris sera une fois encore la commune la plus solidaire de France : elle apportera à elle seule 58% de l’effort de péréquation à l’échelle régionale et 22% à l’échelle nationale. En tenant compte des charges de centralité qu’elle est amenée à supporter, ce sont plus d’1,3 Md€ de son budget qui seront redistribués aux habitants de l’Ile-de-France et de toute la France.
Parallèlement, nous avons mobilisé des recettes sur lesquelles la collectivité dispose de leviers d’action, en phase avec les politiques menées. En cohérence avec la priorité donnée au secteur du logement, la Ville s’est engagée dans une politique de développement du logement social qui repose notamment sur le conventionnement du parc libre des bailleurs sociaux. La poursuite de cet objectif ambitieux se concrétise par la conclusion de baux emphytéotiques en contrepartie du versement de loyers capitalisés qui conduit la Ville à inscrire de nouvelles recettes exceptionnelle à hauteur de 225 M€ au budget 2018.
Par une gestion rigoureuse, la Ville affiche un niveau d’épargne brute de 521 M€, légèrement en hausse par rapport au BP 2017, et surtout bien supérieur au niveau règlementaire.
Conjuguées aux recettes d’investissement qui se maintiennent à un niveau élevé, 621 M€, et à notre épargne, la Ville dégagera une capacité de financement de l’ordre d’1,14 Md€, couvrant plus des deux tiers de nos investissements. Le tiers restant sera financé par un recours à l’emprunt, avec une autorisation d’emprunt s’élevant à 748 M€. La préservation de nos capacités d’autofinancement garantit une pleine soutenabilité de notre stratégie de financement du PIM et assure un endettement maîtrisé et modéré.
Malgré les incertitudes et les contraintes, le budget 2018 est à la fois ambitieux en investissement et responsable en fonctionnement. Il témoigne de notre volonté de concrétiser les engagements que nous avons pris et permet de concilier le développement d’un service public performant, le renforcement de la solidarité et la mise en œuvre d’un ambitieux plan de développement des services aux Parisien.nes.
L'adjoint à la Maire de Paris
Chargé du budget des finances et du suivi des sociétés d'économie mixte
Emmanuel Grégoire
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